mardi 18 août 2015

Kigali - J1- Ecrire et voir

 Je reprends mon cahier de travail, une jungle - morceaux de textes, lambeaux de journal, notes, écrits compulsifs, gribouillages. Et ce matin j'observe ces vignettes, ces bonshommes, ces croquis qui ressemblent à des ratures. Je me demande bien pourquoi, surtout quand je me remets au travail après un long arrêt, j'ai besoin de tracer des sortes de paysages sur la page, moi qui n'ai jamais su dessiner, des plans, des schémas, on pourrait appeler ça, dans certains cas, un story-board. En fait j'ai besoin de voir ce que j'écris, pas les phrases, mais les images. Il y a toujours un moment où je n'arrive plus à écrire sans dessiner. Il doit y avoir un geste commun de l'esprit. Je crois qu'en dessinant, plus que des images, je cherche un contact avec l'espace. Peut-être est-ce le sens du mot fiction pour l'écrivain. Par la fiction, il entre en contact avec les images qu'il fabrique, c'est étrange. Comme si les mots étaient pour lui des petites bêtes en mal d'espace. Pour éclore. Il faut voir pour écrire. Et écrire pour voir.

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