Premier jour de résidence.
Joggers sur les berges de l'Ill au coeur de "l'Eurométropole" de Strasbourg
Les réflexions de Guillaume Faburel dans " Les métropoles barbares " me reviennent. Il y explique comment le pilotage managérial des grandes villes consiste à leur forger une identité forte, véhiculée par une "marque" (branding) à forte valeur ajoutée. Ainsi Strasbourg est dite " Eurométropole " et se retrouve par là reconfigurée dans un récit valorisant. Mais ce n'est pas qu'une affaire de capital symbolique car parallèlement, par ses aménagements, elle fabrique des modes d'être urbain vertueux et on assiste à une intervention de plus en plus grandes des politiques publiques dans la relation des habitants avec leur corps.
Le culte de la performance à l'échelle d'une métropole au niveau européen ou mondial englobe aussi les pratiques quotidiennes et individuelles. Et quand on sait que l'application "Strava" compile toutes les données des adeptes du running dans douze grandes villes du monde...on peut savoir où on court le plus, et à quelle vitesse.
"Car les pratiques sportives et les stratégies équipementières qui leur sont associées sont un des premiers véhicules de la colonisation des imaginaires et du gouvernement des corps dans une perspective économique"