mercredi 25 août 2021

Séance 7 - Quatrième de couverture

 


Hier j'ai proposé le dialogue comme forme d'expression possible à partir de leurs fictions. Raconter en dialoguant. Avec quelques contraintes formelles simples : 4 répliques d'un seul mot, 4 pauses obligatoires, 4 indications au maximum.

Lecture

Beaucoup de projets ont changé

Proposition d'exercice : écrivez la 4ème de couverture de votre livre

lundi 23 août 2021

Séance 6 de l'atelier : Travaille ta langue

 La langue, votre langue, la tienne.

Celles que vous parlez mais qui n'est pas exactement celle des autres. Ecrire votre langue ce n'est pas forcément écrire, c'est parler. C'est-à-dire ? Être en contact avec vous-mêmes ou plutôt mettre en contact ce que vous imaginez, sentez, voyez avec la coeur et la main. Voir et entendre. Parler en écrivant. Votre langue c'est ce qui fait que votre texte parle. Ça ne s'apprend pas, votre langue ne s'apprend pas, vous pouvez juste apprendre à la reconnaître quand elle vient sur vos lèvres. L'inspiration.

Prenez une image qui vient, partez de votre fiction, c'est à dire des paysages, lieux, situation qu'elle convoque. Faites parler cette image, ou cette idée, deux concepts qui peuvent être proches.

mardi 17 août 2021

Séance 2 de l'atelier

 Une nouvelle venue, une deuxième Elisabeth

Chacun expose son idée

Annick veut raconter l'histoire d'un livreur radicalisé.  Par quelles étapes passent-il ?

Danielle  : une correspondance par écrans entre 4 personnages. Que deviennent les relations amoureuses par réseau interposé. L'art c'est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art.

Valérie : La cheville et le trou. De quel bois est fait l'humain ? La scie a détrôné la hâche.

Elisabeth II : raconter la montagne, la grimpe. Raconter une lente dégradation des sommets. Elisabeth a passé 42 ans dans le refuge de Chamonix


Sophie : 3 histoires . Une correspondance via les réseaux sociaux très prolixe, addictive. Une rencontre H/F de l'amitié à l'amour. Progression lente. Une histoire entre un ours et une dune

Vincent : ça se siture au moment d'une éclipse solaire. Temps suspendu. Retrouver les mots. Qu'est-ce qui a provoqué cette dislocation ? Le protagoniste veut rencontrer l'homme qui a écrit ces lettre rouges sur les murs. Apocalyptique ? Prophétique ?

Jean-Paul : Manifeste pour une fin du monde honorable

Régina : un écrit documentaire sur la vie en prison

Lune : l'histoire d'un homme vivant dans une solitude totale

Elisabeth : écrire un long slam. " Le casque et le masque " Se montrer en se cachant

Laurence : écrire une ode à l'existence par les yeux d'un enfant.

lundi 16 août 2021

Séance 1 de l'atelier " Entrer dans l'histoire" au TNS -

 



Bienvenue à Lune, Jean-Paul, Danielle, Valérie, Régina, Sophie, Vincent, Elisabeth, Annick, Laurence...Autant de planètes, d'âges, de parcours. Un groupe plein d'envies.

Je pose au départ l'idée d'une production de textes au long cours, de véritables projets de livres, dans le genre qu'ils veulent et autour d'une intention propre. J'insiste sur la nécessité de savoir ce que l'on veut dire, la pensée, l'intention. L'idée est de commencer par là : qu'est-ce qui m'anime pour écrire telle histoire plutôt que telle autre. 

Annick me demande d'expliquer la thématique " Entrer dans l'Histoire ". Je réponds que quoiqu'on écrive, on " refait l'histoire". Écrire c'est refaire l'histoire. La sienne, ou celles des hommes sur la terre. Ma thématique est là pour dire qu'écrire ce sera ici "fictionner", si possible en incluant une réflexion, un regard explicite sur la situation générale. Parler du monde. 

Je parle de la question de ma carte blanche " Consentons-nous à disparaître ? " qui intéresse apparemment.

Chacune-chacun propose une idée de texte.


dimanche 4 juillet 2021

dictature sanitaire

La dictature sanitaire est là. Il va falloir y passer. On n'a pas le choix, ils sont plus forts que nous. Nous avons été vaincus. Ils détruisent méthodiquement tout ce que nous avons arraché à l'oppression, les institutions sociales collectives. Les seules collectivités qui les intéressent sont les collaborateurs, ceux qui collaborent à la richesse de quelques uns. À condition qu'ils ne s'organisent pas pour autre chose que la prospérité des chefs. Le marché du travail a été flexibilisé et continue de l'être, les prestations sociales diminuées, la baisse du niveau de vie programmée et en bonne voie. Voilà qu'ils s'attaquent à nos corps, nous devons nous injecter le produit de leur politique de destruction de l'hôpital public, nous devons mettre dans nos cellules les milliards dont se goinfrent les marchés financiers, nous devons être en urgence les cobayes d'un marketing planétaire, nous devons servir de test au premier pilotage biologique de l'humanité à échelle mondiale, nous devons nous soumettre au contrôle social généralisé qui doit s'assurer que chacun d'entre nous est soumis à ce diktat. Tu dois accepter le contrôle et la surveillance intégrale de ton existence afin que les rouages du marché puissent continuer à tourner




mercredi 30 juin 2021

Dernier jour

Dernier jour

Crois-tu

Je vais continuer sans toi

Je garde au coeur ta beauté

Qui n'est pas seulement ta beauté

Mais l'envie d'être

De continuer à humer l'aube sereine et chaude des journées brûlantes

À marcher sous l'orage

Et toi quelque part

Partout

Dessinée sous l'horizon 

mardi 29 juin 2021

commencer à vivre

 Qui pèse ce matin sur ton crâne ?

Qui t'encombre ?

Tu voudrais commencer à vivre

Le café coule

Les arbres muets derrière la vitre

Se balancent

vendredi 25 juin 2021

Hier encore deux représentations du Manuscrit des chiens III avec Mathieu Desfemmes et Laura Zauner dans une école de Grigny II, dans une petite salle annexe de l'Ecole Jean Perrin. Formidable écoute des CM1 et CM2, la poétique de Jon Fosse, cette vie de chien racontée avec humanité, tendresse, humour, ce combat, au fond, d'un être vivant pour préserver sa place au sein d'un microcosme, a visiblement embarqué les enfants. Le théâtre est une magnifique école du langage, une école des signes. Quoi de plus essentiel pour l'émancipation ? La langue, ici une traduction du norvégien, est l'instrument d'un système de signe plus large (les corps, les voix, l'espace) et elle est ainsi mise au service de l'imaginaire et de la pensée. Elle n'enferme pas dans des représentations toutes faites, dans une réalité idéologiquement préparée. Sans elle, comment respirer ? Comment imaginer la possibilité d'une communication, d'un partage, qui ne soit pas un dressage, donc une école de la violence ? Le théâtre ça sert à ça. Emotions et protocoles compassionnels se vendent aujourd'hui à la tonne dans l'information et l'industrie du diverstissement (qui ont pratiquement fusionné), mais dissociées de toute pensée critique, de toute mise à nu de leurs fabrications. De la pâtée pour chien, justement !



dimanche 20 juin 2021

Juin toi

 Juin toi vivante

Derniers instants

Vivre n'est rien d'autre

Une fin imminente

Avant l'irréparable

Caresse du vent par la fenêtre ouverte

Sur le toit une tourterelle roucoule

Deux croches une noire infiniment répétées

Berceuse d'ennui

Musique de l'absence

samedi 19 juin 2021

Je n'avais rien d'autre

 Je n'avais rien d'autre entre les doigts que les doigts de l'autre rive pour que coule le fleuve de vivre


vendredi 18 juin 2021

Reste là

 Reste là ne bouge pas

Tombe si tu dois

N'offre rien

Habille-toi de mon parfum

Roule-toi sur le talus

Dévale dévale toujours

Emporte

Tu remonteras bien assez tôt

jeudi 17 juin 2021

mercredi 16 juin 2021

Qui t'empêche

 Qui t'empêche

Toi

Trouve la porte

Si la joie ne fait pas le tour de toi

Abandonne

Les cerises t'attendent là-haut

Regarde les danser

Au bout de ces rameaux

mardi 15 juin 2021

tu veux juste arpenter

Tu veux juste arpenter

D'anonymes rues

Remonter des avenues désertes

Marcher sous le soleil goudronné

Me remplir de ton absence 

lundi 14 juin 2021

J'ai retrouvé les routes d'Essonne

J'ai retrouvé les routes d'Essonne

Vigneux la maudite

Où se planque la misère

Dit-on

Bientôt le vallon de Breuillet

Où tu commenças à couler dans veines

Toi toi toi


dimanche 13 juin 2021

Avance malgré l'orage

 Avance malgré l'orage

Attention aux branches qui volent

Il fait noir à midie

Tu pourrais finir là

N'oublie pas que tu es une feuille

Détachée volante

Dans Juin

samedi 12 juin 2021

Tu ne sembles pas là

Tu ne sembles pas là

Ciel gris blanc

Seules frissonnent-elles là-haut

Les feuille des cimes

Même pas une petite pluie de larmes

J'espère que tu t'ennuies de moi

Derrière la vitre

Dans une maison quelconque

Au bord d'une route

vendredi 11 juin 2021

Toi tu sais

 Toi tu sais faire venir les oiseaux

Au fond du matin

Odeur d'éden dans mes oreilles

jeudi 10 juin 2021

si simple

 Si simple le baiser

C'est toi qui m'appris d'autres lèvres

Toi qui m'appris à mettre ma langue dans ta langue

À mettre la chair dans l'âme

mercredi 9 juin 2021

Tu n'es pas encore partie

 Tu n'es pas encore partie

Qu'attends-tu pour sortir de mon ventricule gauche ?

Tu te ballades encore dans mon ventre

Douce pliure

Indéfaisable noeud

mardi 8 juin 2021

Des rues livrées aux livreurs




Sur la place, ils sont plusieurs. Ils attendent les commandes de livraison
Dans les rues, ils passent en rafale. 
Au XIXème, vitriers, porteurs d'eau, ramoneurs, chiffonniers, crieurs etc.. 
Et aujourd'hui ? Ça n'a plus rien à voir, on a  bien progressé.


Inspiré aujourd'hui par un poème de Raymond Carver pour proposer un bel exercice ( La Pipe, dans Là où les eaux se séparent ). " Dans mon prochain poème il y a..., et puis aussi ....

 

 Tu es mon ombre que suis-je ?

La poursuite d'une joie

D'une attente

Un apprentissage du monde

D'où je ressortirai homme

Aussi simple et pur

Aussi remontant

Que les notes matinales du merle

lundi 7 juin 2021

 Je t'écris encore

Jamais ne cesserai

Non c'est toi qui m'écris

Et m'écris encore

Tu parles en moi

Tu circules

Sève qui tient mon coeur debout

dimanche 6 juin 2021

 Qu'est-ce qu'un poème

Quelque chose qui parle

Impossible sans toi

Perdu sans toi

samedi 5 juin 2021


une fleur pousse quelque part

au fin fond

si rien ne la regarde

si rien ne la convoite

rien pour personne

elle s'ouvre pour mourir ?

un samedi en rentrant de l'atelier

Pluie, soleil, pluie. Tellement de belles choses un peu partout, comme cette devanture de roses, ce trottoir couvert de pétales. Un peu plus loin, un homme en tenue de camouflage a retrouvé son endroit. Retour du front quotidien. Il dort comme un enfant, veillé par des jouets en vitrine. 

 





Magnifique groupe aujourd'hui, une première séance formidable. Beaucoup d'appétit, d'envie de se raconter. Beaucoup d'attention. Des personnes engagées auprès de leurs semblables, professeurs ayant travaillé aux périphéries, passionnées de théâtre, défenseurs des droits, des égalités, de l'économie sociale, réparatrices de handicap, etc. La proposition d'aujourd'hui d'une photographie en mot à partir d'un lieu urbain qui ne soit pas une adresse, où se retrouve trois personnages, a donné un album visuel et sonore très prometteur. Chaque fois on aurait dit le début d'un livre.

 


vendredi 4 juin 2021

jeudi 3 juin 2021

 Donne-toi

Caresser / transpercer

Ta pudeur

Je te tranche comme un fruit

Je te bois et dévore

PLANQUES




Aujourd'hui, j'ai proposé aux deux groupes une expérience concrète : se planquer en prenant 5 minutes d'avance sur leur binôme. Si au bout de 15 mn on ne les avait pas trouvés, ils donnaient leur position. Cette expérience, ce jeu servait en suite de base pour l'écriture d'un texte qui en contextualisant ce moment dans une fiction, racontait une fuite, une traque ... Certains sont allés jusqu'à demander l'aide de riverains pour se planquer, la fiction ayant de fait commencé puisqu'ils inventaient un faux motif pour justifier leur demande. Le choix des planques a été très variable. Echafaudages, buissons, parking, coffre de triporteur en stationnements  !




 

mardi 1 juin 2021

 




Je me souviens de tant de juin
Tu étais le parfum des buissons de terrains vagues
Sur les talus au bord de la départementale
Tu dansais au vent des coquelicots mesdames
Et les oiseaux si doux chantaient dans le jardin du matin juste commençant
Imbécile je l'étais tendrement
Tellement imbécile -
Juin joie d'amour
Courir dans l'air léger

8ème jour

I


ll arrive qu'on croise des sirènes nageant dans le bocal des affiches publicitaires.










De retour des ateliers CEMEA et Ecole de la 2ème chance. Journée dense, toujours s'adapter, trouver de nouvelles pistes. Grosse énergie du côté du CEMEA, un groupe formidable, pro-actif. Je leur ai proposé de raconter une histoire urbaine, prise en note et écrite par quelqu'un d'autre.Le groupe " 2ème chance " est tout autre, moins soudé, plus timide. Plus compliqué à mobiliser, avec quelques barrières de compréhension. Mais on y arrive.

Un bonne bière avec Lordon sur une terrasse ensoleillée, what else ?. Son humour et sa rigueur m'enthousiasment. L'époque nous oblige à penser le renversement. Ma pièce n'a pas d'autre choix que trouver un lien avec ça. Gros chantier. Gros retard.





lundi 31 mai 2021

Ville clandestine avec un groupe du CEMEA, quartier de la gare

 

J'ai proposé au groupe une " brève exploration d'une ville inconnue" : la mission était de revenir avec des traces en image et en son, recueillis pendant une libre pérégrination individuelle dans le quartier.

Retrouvailles pour ma part au détour d'une rue avec le TAPS, salle de la Laiterie toute proche où voici 6 ans mon texte " Un qui veut traverser " était lus, mis en espace (proposition scénographique) accompagnée de dégustation de croque-en-bouche spécialement préparés! Grand souvenir de rencontre avec Ronan Chéneau, Olivier Sylvestre, Julie Rosselot-Rocher et Simon Diard.




samedi 29 mai 2021

"Villes clandestines " avec l'Autre-Scène à Sélestat (résidence TNS)


 








Safari littéraire ( avec des photos) dans Sélestat avec un groupe qui fréquente l'Autre-Scène, fondée par Séverine et Fernando Deassis : théâtre et accueil des réfugiés (grâce à des logements neufs dans une magnifique bâtisse au dessus du piccolo, salle de répétition équipée son et lumière). Le site 

http://l-autrescene.fr/ 




vendredi 28 mai 2021

Un après midi avec les Pontonniers en fête (résidence TNS)


 Aujourd'hui le lycée des Pontonniers est en fête

100 jours avant le bac on se déguise

Traditions du "Persan"

ambiance festival de Cannes

Filles en robe de soirée et talons

Garçons en costard

On s'amuse glamour

Du coup les lectures de textes " villes barbares " produits par l'atelier ont eu lieu sur fond de fête
La meilleure bande-son qu'on puisse imaginer
Vous savez quand la fête est dehors et que les personnages rentrent
Le son monte très fort puis passe en sourdine

Et si vous voulez lire les texte
Voir les photos
C'est là




































































mardi 25 mai 2021


 



Premier jour de résidence.

Joggers sur les berges de l'Ill au coeur de "l'Eurométropole" de Strasbourg

Les réflexions de Guillaume Faburel dans " Les métropoles barbares  " me reviennent. Il y explique comment le pilotage managérial des grandes villes consiste à leur forger une identité forte, véhiculée par une "marque" (branding)  à forte valeur ajoutée. Ainsi Strasbourg est dite " Eurométropole " et se retrouve par là reconfigurée dans un récit valorisant. Mais ce n'est pas qu'une affaire de capital symbolique car parallèlement, par ses aménagements, elle fabrique des modes d'être urbain vertueux et on assiste à une intervention de plus en plus grandes des politiques publiques dans la relation des habitants avec leur corps. 
Le culte de la performance à l'échelle d'une métropole au niveau européen ou mondial englobe aussi  les pratiques quotidiennes et individuelles. Et quand on sait que  l'application "Strava" compile toutes les données des adeptes du running dans douze grandes villes du monde...on peut savoir où on court le plus, et à quelle vitesse.
"Car les pratiques sportives et les stratégies équipementières qui leur sont associées sont un des premiers véhicules de la colonisation des imaginaires et du gouvernement des corps dans une perspective économique"



vendredi 5 mars 2021

Dernier jour à Villeneuve : un jardin retrouvé, l'écriture déjà





        Juillet 98, Villeneuve en scène : la " trilogie de la dépendance, opus 1", une de mes premières concrétisation d'auteur à la scène avec la proposition de Marc Baylet-Delpérier, jouée pendant le temps du festival.

                 J'apparaissais sur scène avec des amis, Philippe Hérisson, Claire Engel et même la famille, puisque ma fille Violette y apparaissait avec les enfants de Marc. Une véritable expérience de troupe. Nous logions tous dans une villa du voisinage. Il y était question d'art et d'amour. Nous jouions dans ce très grand jardin où l'espace réservé aux spectateurs était minuscule au regard de la profondeur du terrain. Un grand souvenir. La foule n'était pas au rendez-vous, mais la fête oui, notre engagement collectif pour un poème.

            La représentation se donnait en soirée. Un soir de 14 juillet, où nous avions décalé la représentation à 23 h pour cause de feu d'artifice, la police est entrée par le fond de scène en pleine représentation, à cause du bruit. Dans tous les spectacles de Marc, le volume était considérable. Je me revois m'expliquer avec les brigadiers juste avant de jouer, à la vue des spectateurs, qui ont dû croire à une apparition prévue par la mise en scène. Il faut dire qu'avec la distance et l'obscurité, l'événement a pu passer inaperçu. Mais pour nous c'était énorme. Un contrôle d'identité sur scène. Le spectacle ne s'est pas arrêté pour autant. Ce fut surréaliste.



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jeudi 4 mars 2021

Fouiller farfouiller flairer





Je dévore par petit bout le recueil de chroniques d'Olivier Favier " Chroniques d'Exil et d'Hospitalité ", je lui pille, mille détails, mille regards. Une véritable mine. Comme des rencontres à chaque page.

mercredi 3 mars 2021

une forme de guérilla réelle civique et politique

LE SITE du journaliste, traducteur Olivier Favier

DORMIRA JAMAIS

lundi 1 mars 2021

Les photos d'Hervé de Williencourt

WELCOME IN FRANCE THE HUMAN RIGHTS COUNTRY





https://www.herve-de-williencourt.fr/index.php/calais-2016.html


Grand bonheur de découvrir le travail de ce photographe. Cela me reconnecte direct avec Le Parlement des Forêts. Source d'inspiration, de vibration.


WELCOME IN FRANCE THE HUMAN RIGHTS COUNTRY

dimanche 28 février 2021

LE POIDS DE LA MENACE. L'ÉVALUATION QUOTIDIENNE DU RISQUE D'EXPULSION PAR LES ÉTRANGERS EN SITUATION IRRÉGULIÈRE



Un article de recherche passionnant, inspirant
Mots‑clefs : Sans‑papiers. Menace. Préfecture. Régularisation. Expulsion.

La vie des étrangers en situation irrégulière est marquée par l’insécurité inhérente à leur situation administrative. Au quotidien, les risques divers – de l’arrestation à l’expulsion – doivent être évalués au mieux pour s’en prémunir. À travers l’expérience d’undépôt de dossier de régularisation à la préfecture, cet article montre les difficultés à évaluer le risque dans un environnement où tout peut devenir menaçant.

Stefan Le Courant

Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (lesc, umr 7186)

Maison Archéologie & Ethnologie – René Ginouvès

21, allée de l’Université

92023 Nanterre cedex

stefan.le‑courant@mae.u‑paris10.fr

samedi 27 février 2021

Poème d'Hassan Yacine " La Malédiction "




 Je trouve ce poème, du poète soudanais Hassan Yacine,  au fil d'une lecture dont j'ai déjà parlé ici, " Entre accueil et rejet, ce que les villes font au migrant ". 

Une pépite dans un endroit inattendu, un essai sociologique, entre deux chapitres. Malheureusement ce livre est manquant chez l'éditeur, quelques libraires l'ont, il faut bien chercher. 


Michel Agier (BABELS) l'a publié dans la revue tumulte, téléchargeable à cette adresse

https://www.cairn.info/revue-tumultes-2018-2-page-125.htm 

En voici une partie : 


Je suis une malédiction

Je suis la malédiction incarnée

Suspendu à ma corde secrète

Attaché à l'utérus du ciel

J'entends les cris du vents et les pleurs aux alentours

Je  parle aux fleurs autour de moi et j'admire le chant des murs

Ces murs de l'isolement infini 

Et la peur mon amie secrète

Rien ne me donne le sentiment de sécurité


Vous les passants face à moi

Ne demandez pas la miséricorde en mon nom

Comme pour un pécheur en attente du pardon

Détournez le regard

N'ayez pas pitié de moi

Donnez-moi un sac noir

Pour que j'y rassemble ma désolation

Ma défaite et mon anéantissement

Pour pouvoir le mâcher et l'avaler


Donnez-moi du feu pour que je brûle mes saletés

Je suis une charogne qui empuantit votre air

Jusqu'à vous faire détester vos corps élancés

Parfumés d'essences florales de Paris

Je vous inspire la haine de la race humaine

Mes semblables désarticulés

Ceux qui ont subi les horreurs de la guerre


Je suis une charogne où demeurent les vers

Je ne serai ni leur dernier rêve, ni leur dernière demeure

Ni ce qui reste de leur souvenir, 

J'ignore le dernier jour de ma mort

Laissez-moi reprendre souffle

Fermer les yeux pour me retrouver au paradis


Je n'ai envie de rien

Rien ne me séduit plus

Même pas le baiser de l'enfant que j'aurais pu avoir

Ni la jouissance au moment de sa conception

Ni la pénétration d'une partie de moi

Dans les vagins, berceau de mes espoirs incertains


Priez pour que mon heure arrive vite

Le moindre regard vers moi ne vous inspire que dégoût

Laissez-moi quitter votre monde d'artifices

Où je n'existe pas 

Je suis un anonyme sans identité, sans papiers

Un tas de détritus face à vos portes


Je m'abandonne entre vie et mort

Puisse Dieu me faire ange ou démon, qu'importe

Que ma mort soit subite

Si seulement les fleurs pouvaient pousser sur mon coeur 

Parfumaient les poumons et ornaient les vers 

Alors les battements de mon coeur partageraient la nostalgie du chant des cloches


Vos prières enveloppent ma peur

Mais je ne mérite pas le nom de corps

Parce que c'est mon cadavre pourri qui vous observe...


un été 2015

 


Quand un quartier de Paris, la Place des Fêtes, se retrouve confronté à l'arrivée de plus de 500 exilés, hébergés dans un ancien lycée. Un récit sociologique au millimètre, Radiographie d'un pan de ville secoué dans son humanité, ses différences, son identité. Une belle auscultation du comportement politique, édiles, habitants, associations. Ecole de la complexité du regard.


lundi 22 février 2021

samedi 20 février 2021

L'usage d'une ville








Tu ne sais plus tout à coup

Tu cherches

 Si tu tiens debout

oui

Je te regarde

Donne de l'ombre

Étends-la

Avance


mercredi 17 février 2021

Ville et clandestinité




La belle maison d'éditions " Le Passager Clandestin " publient la collection Babels ou Bibliothèque des frontières. Elle est née lors de l'appel de Michel Agier (Agence Nationale de la Recherche) pour des projets autour de la " Ville-refuge", concept issu à la fois de la tradition hébraïque remis à l'honneur par Lévinas et Derrida et de l'expérience des villes-sanctuaires américaines). La première assemblée des villes-refuges s'est tenu à Strasbourg en 1997. C'est certainement un signe pour mon compagnonnage sur l'exil avec le TNS ! 


Mais qu'est-ce qu'une ville ?

 Des lieux de vie ouverts ou fermés, ou les deux à la fois, c'est-à-dire ni vraiment l'un, ni vraiment l'autre, ouvert en principe à tous mais dont l'usage ou l'accès sont contrôlés et impossible pour une certaine catégorie de la population (ce que Foucault a appelé la "gestion différentielle des flux"). Des zones interdites, des rues mal famées, des quartiers dangereux, des endroits douteux où l'on a parfois ses entrées, ses attirances. Des recoins, des passages secrets. Des présences insoupçonnées, un jardin caché, un habitat invisible. Arrière-cours, sous-sols, terrasses aériennes.  Ainsi, dans cette géographie-là, intime ou secrète, le devenir clandestin est inscrit en chacun de nous, soit par désir de fuite, soit imposé par les conformismes de tous ordres. 

L'usage du mot clandestin sonne souvent comme une condamnation morale, il laisse penser que la clandestinité relève de la délinquance. Travailleurs ou passagers "clandestins" nuisent au bon fonctionnement de notre société. Alors que la clandestinité des exilés est un statut qu'on leur inflige par la prohibition de la mobilité, du coup monopolisée par les criminels, et par les politiques de refus de séjour, qui les maintiennent à l'écart des droits. 

Une ville n'est pas seulement une addition de lieux, c'est aussi un espace de vie que chacun s'approprie différemment. Selon son moyen de transport, selon son activité, selon sa place sociale, et selon l'agencement du désir ou de la contrainte. 

Ce livre examine, comment à partir de 2015 et la création notamment d'Eurocities, réseau de villes-refuges, les villes ont été active dans l'accueil des exilés, tout en réinstituant le système européen (frontières, camps, "gestion" des flux) à l'échelle urbaine. Paris, Copenhague, Istambul. 

mardi 16 février 2021

S'y mettre





 Un calme absolu, une énergie qui envoie tout vers l'intérieur. L'immersion dans le travail a commencé. On voudrait allonger les journées. En lisant des essais d'ethnologues-sociologues, idées et images se mettent à fourmiller. Fouiller, trouver des fondations pour la narration. Chercher sa langue. Rentrer en soi


lundi 15 février 2021

tu arrives et tu n'es plus vraiment sûr que quelqu'un t'attend



 Jour 1

Arrivée dans la ville vide

On viendra m'ouvrir la grille Nord

Entrée principale réservée au personnel

Toi tu prends l'entrée des artistes

Je peste (en silence)

C'est le cas de le dire

Le virus prend tout l'espace

Une chance que tu puisses encore franchir l'enceinte

Au travail


jeudi 28 janvier 2021

un matin de pluie




 



Petit matin de pluie

Strasbourg s'éveille

Un homme cherche un endroit

De vitrine en vitrine 

Tu marches 

Cherchant une sortie sous les paillettes

On n'a pas lésiné en régie sur les gouttes d'or

Qui tombent sur le toit de ta main