mercredi 30 décembre 2015

LE CHIEN EST ARMÉ SUR LA TEMPE DE LA RÉPUBLIQUE






Je m'exprime rarement de façon directe sur un sujet mais ce qui se prépare est trop grave pour rester planqué. Nous voilà embarqués par le pouvoir dans un train-fantôme (cette attraction où les cauchemars deviennent réels) dont la destination est connue. Après la proclamation solennelle de l'état d'urgence et la demande de dérogation aux Droits de l'Homme, la déchéance de la nationalité pour les bi-nationaux, autrement dit la création juridique de deux catégories de citoyens est venue compléter cet arsenal délirant. Suggestion : on pourrait peut-être proposer de mentionner " bi-national " sur la carte d'identité ? Ça ne vous rappelle rien ? Un petit insigne peut-être ? Au fait, qui a poussé des cris d'orfraies et prononcé le mot apartheid dans notre pays ? Hé bien il est en bonne voie et le congrès (ou un référendum) va l'instituer en grande pompe. On voudrait fragmenter en profondeur le tissu social et culturel qui a déjà tant de mal  à ne pas partir en lambeaux, ou produire l'horreur qu'on prétend combattre, à savoir l'adhésion de certains Français à des idéologies criminelles, qu'on ne s'y prendrait pas autrement. C'est aussi donner à l'extrême-droite tous les outils constitutionnels qui lui permettront de déployer son programme fasciste sans effort. On parle de lepénisation des esprits, mais nous venons de passer à la lepénisation des actes politiques.  Sarkosy assumait la droite décomplexée, Hollande fabrique l'extrême-droite décomplexée, mais sans l'assumer. On l'a vu aux régionales, mais on vient aussi d'entendre à Ajaccio des gens hurler  ' Arabes dehors ' devant les caméras. La balle est dans le barillet, le chien est armé sur la tempe de la République, il n'y a plus qu'à appuyer sur la gâchette. Et je ne nommerai pas celle qui a des fourmis dans l'index pour appuyer. Je lui ai d'ailleurs écrit une ode que je vais aussi publier.


mercredi 2 décembre 2015

TON LIT Ô MA REINE








T
Ton lit ô ma Reine
Ils te le font bien

Tu n'auras rien à faire

Ô Reine des micros
Patronne des écrans

Tout est prêt pour ton grand soir
Patiente encore un peu
Et il ne manquera rien
Nos couleurs nationales sont de retour
Partout sur nos murs
A nos fenêtres
Il y a toi

Nous t'attendons


Chaque jour ils te maudissent

Chaque jour ils te vomissent
Mais tu sais bien qu'ils t'aiment
Comme le bien aime le mal

Pour exister

Ils ont crié au loup

Mais tu sais bien qu'en cachette
Ils se nourrissent à tes mamelles
Qui sont
Peur haine ignorance
Désormais nouvelle devise
De la République qui s'approche

Tu n'as plus rien à faire
Même pas ton lit
Qu'on te prépare avec soin



Ce que tu n'aurais pu instituer

Sans risquer une guerre civile

L'état d'urgence 

Ou policier ou d'exception
Unique humus où tu peux croître

Sera bientôt l'état permanent


Une guerre imbécile l'a fait


Cerise sur l'étron
Même les Droits de l'homme
Sont congédiés

Alleluia


Attends attends

Ce n'est pas fini

Cerise sur la cerise merdeuse

Etre Français devient un privilège
Pour les natifs purs
Mais un bienfait révisable
Accordé aux natifs impurs
Ils n'ont qu'à aller voir chez eux 
Si l'égalité y est ! 



Ton lit de satin ô ma reine est tout chaud
Tu n'auras plus qu'à t'y glisser
Le moment venu

Pour l'instant ils bordent ton fantôme


L'Histoire est un génial dramaturge

Tu vois
Tu n'auras même plus à montrer les dents
Les couteaux seront aiguisés
Et les avions sur la taxi-way

Entre entre

On lève le rideau