samedi 25 juin 2011

De Dakar à Ziguinchor


24 Juin

Dakar -
La ville m'est présentée avec délicatesse par Younouss
L'ami qui m'a invité ici

C'est le décor de son enfance


Pas fini / pas commencé ?
Un bout à bout d'intentions

Ici un magnifique bâtiment
Gros cube insulaire
Le théâtre national
Tout neuf
Mais déjà d'un autre âge – années 30/40
Relents de totalitarisme néo-romain ou soviétique c'est selon
Comme on en trouve à Paris - Palais de Chaillot
Ou dans nos provinces
Toujours imposant intimidant

Là un jet d'eau
Désespérément à sec
Vaste bassin à petits carreaux bleus
On imagine juste la magnificence
De cette place en panne
Dite de l'Indépendance

En s'éloignant du palais gouvernemental
Le bitume disparaît / réapparaît
Il a du mal
En Afrique
La terre l'emporte toujours

Des traces de violence
Hier
Des émeutiers ont allumé des feux aux carrefours
Cassé ce qu'ils pouvaient
Enseignes et vitrines
Ce qui n'est pas arrivé depuis des lustres
Le 23 juin fera date
Il a fallu que ça tombe sur moi
La police a durement réagi
Des blessés graves
La raison ?
Politique !
Une loi monarchique contestée (dans le sens d'une république héréditaire)
Le président a immédiatement retiré son texte
Certains disent que maintenant il est « cuit » Gorgui ( le vieux, Abdullah Wade)
" Y'en a mort ! " titrent les journaux
Un mouvement se prépare pour réclamer qu'il ne se représente pas aux élections prochaines
On devrait faire la même chose en France
exigez ça pour machin
Leçon de démocratie ?

La vie a vite repris son cours normal
Le commerce à la sauvette est partout
La pression est forte
Il faut apprendre à congédier
Un « byfalle » insiste
Membre d'une secte – look un peu ragga et marabout crado
Avec le portrait de leur gourou en sautoir
Il prie pour nous dit-il
Donc je dois contribuer
Et puis il cherche des fonds pour leur grand rassemblement à Louga
Dans le même temps un jeune très sympathique veut me fourguer des chaussures
Je parle aux deux à la fois
Déjà un troisième me propose des parfums de grandes marques

Un peu plus loin
Un fameux salon de thé
Chez Laetitia

Lieu quasi-mythique pour l'enfant Younouss
Symbole de luxe et de gourmandise
Encore plein de charme
Nous y prenons notre petit-déjeuner
Service simple et chaleureux

Beaucoup de gentillesse
Partout
Les comportements sont moins mécaniques que dans d'autres grandes capitales du monde
Bangkok, Hong-Kong, Londres, Paris
On se parle
On prend le temps

Les quartiers durs ne sont pas si loin
Et il est déconseillé d'y traîner


Plus tard nous retrouvons un ami de Younouss
A "La Galette"
Pâtisserie-salon de thé très chic
Toute de marbre
Sommes-nous encore à Dakar ?


A la sortie le contraste vous saisit
Des gens à terre
Des vendeurs de rien
Des épaves
Sur quatre roues
Ou deux jambes

Après un passage devant l'Ambassade de France
(peu abordable, des policiers nous prient de faire un détour, Younouss fulmine)

nous voilà en bord de mer
 des éperviers tournent dans le ciel

le « lagon »- bar et restaurant- nous accueille
idéalement situé au-dessus des flots
les rampes d'escalier qui y descendent sont garnies de plaques au nom des célébrités accueillies
ça me fait penser aux ex-voto dans les églises
un côté cimetière aussi 

la journée se termine chez un ami de Younouss
journaliste
des coupures d'électricité l'empêchent de nous recevoir comme il le voudrait
les « gazelles » (bière locale) sont tout de même fraîches
et nous parlons dans l'obscurité
à peine atténuée par la lumière bleutée d'une rampe à led

j'apprends des mots comme « bounty »
homme noir dehors mais blanc à l'intérieur
ou « okapi »
femme dont la peau gavée de produits éclaircissants
est affreusement zébrée

nous parlons aussi des ravages de la techno-bureaucratie
des langues de bois
de l'immobilisme
des ONG


Nous dînons ensuite dans le quartier
un nouvel endroit
galerie et restaurant avec une grande terrasse
poisson grillé
 « ndolé »
et Castell - autre bière locale


Continuer ailleurs ?
Younouss me parle 
d'une soirée quelque part
Mais je dors déjà





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